MORTAGNE-SUR-GIRONDE 

une très ancienne cité , riche en histoire et orgueil de notre Territoire

Un peu d’histoire ….

Sources issues des inventaires régionaux

Le caractère ancien de Mortagne est attesté par des fouilles archéologiques qui ont révèlé une occupation humaine  remontant au néolithique ( entre - 6.000 et – 2.000) au lieu-dit de Vil-Mortagne.

Des traces d'habitation gallo-romaines y ont également été découvertes.

Au IIè siècle de notre ère, un ermitage monolithe y a été fondé par des moines, qui creusèrent au fil des siècles un ensemble comportant cellules et église dans la falaise.

Vers le xiie siècle, Mortagne devint une place fortifiée réputée imprenable mais très convoitée.

En effet , le château faisait partie de la ligne de fortifications établie à partir du XIe siècle, avec Montguyon, Montlieu, Montendre et Mirambeau, pour délimiter la frontière entre le Bordelais et la Saintonge.

Par sa position sur un éperon rocheux, il assurait le contrôle de cette partie de l´estuaire dont les vagues venaient encore parfois frapper les falaises.

Au pied du château, et aux portes d´un des chenaux de la rive droite de l´estuaire, un port a commencé à se développer.

Il est déjà mentionné aux XIe et XIIe siècles lorsque Beranger, comte de Gascogne, puis Aliénor d´Aquitaine octroyaient une exemption du « droit de tolle » aux navires commerçant entre Mortagne et Langon.

Pendant la guerre de Cent ans, Mortagne et son château se trouveront au centre d’interminables combats entre français et anglais et subiront de nombreux et douloureux sièges.

Pendant plus de soixante ans (de 1346 à 1407), la puissance anglaise , à la tête de dix-sept forteresses en Saintonge , empêchera les seigneurs de Mortagne de bénéficier de leur bien.

Mortagne repassera provisoirement en 1374 entre les mains du roi de France avant d’être repris par les anglais et de subir ,en 1377-1378, un nouveau siège par  Yvain de Galles  pour le compte du roi de France .

Il sera ,malheureusement ,assassiné .

La place forte ne repassera définitivement à la France qu’en 1407, à la suite d'une bataille remportée par François Ier de Montberon qui tenait la seigneurie de sa femme Louise de Clermont , descendante de Marguerite de Mortagne d'Aulnay ou Aunay.

Ce fait d'armes lui vaudra l'érection de la terre en principauté.

En 1580, au moment des guerres de religion, Mortagne, place forte catholique, est conquise et de nouveau mise à sac par les troupes du poète-soldat réformé Agrippa d'Aubigné.

Ce n’est qu’en 1622, que Louis XIII  viendra soutenir les opérations militaires et délivrer la principauté de Mortagne.

Par la suite, le cardinal de Richelieu, principal ministre de Louis XIII, obtiendra la principauté de Mortagne de 1624 à 1642 .

Elle passera  ensuite aux mains des marquis de Villeroy jusqu'à la Révolution.

Le creusement du bassin à flot du port a été commencé au xviiie siècle.

Le port de Mortagne deviendra à la fois un port de commerce et de pêche.

On dit qu'il aurait été , également , un port militaire abritant, entre autres, des navires de la Royale. Rien n'est moins sûr du fait de l'envasement du chenal  !

À cette époque, la ville se divisait en deux quartiers principaux : la Ville-Haute, siège des représentants du prince, des autorités religieuses et de la bourgeoisie, et la Ville-Basse, regroupée autour du port, qui deviendra le poumon économique de la cité.

On y installera ,d’ailleurs, de nombreuses minoteries, des entrepôts et une cimenterie.

La Révolution verra la fin de la principauté et la transformation de la ville en commune du canton de Cozes .

 LE SITE DU CHÂTEAU-FORT 

extrait d’un document rédigé par NoëlleGérome,

ethno-historienne, chargée de recherches, retraitéeduCNRS

 

 Cet exposé se fonde :

- sur le plan contenu dans la carte dressée en 1759 par Desmarais « de la Gironde, totalité de le Rivière de Bordeaux » et conservée aux Archives Nationales et

- sur l’inventaire du domaine du Château de Mortagne, dans son estimation pour sa vente aux enchères le 17 Janvier 1794.

 Le « Belvédère » de la place Bel Air et la place Bel Air elle-même, sont exactement situés à l’emplacement de la basse-cour du château.

Le lieu lui-même, s’il a été largement bouleversé par des terrassements divers, correspond presqu’exactement aux dimensions d’origine.

Dans la conception des châteaux-forts construits à partir du XIIe siècle, la basse-cour ou bayle ,est destinée à mettre à l’abri en période de guerre ,les habitants du village et leur bétail.

Cette basse-cour était entièrement protégée par un talus qui a disparu mais est encore entourée par un fossé de douves sèches dont subsiste :

- à gauche une partie qui est aujourd’hui un chemin escarpé qui se jette dans la vieille côte . C’était , à l’origine, le fossé qui entourait la citadelle elle-même.

- à droite le fossé, dit aujourd’hui « le Chemin Creux » car jusqu’aux environs du Premier Empire ( autour de 1805) , il était le seul cheminement du bourg à la Rive.

Le côteau est alors considéré comme « une pièce de terre appelée les Barbacanes », trace de la présence d’une barbacane (tour de défense avancée) représentée sur une miniature d’un siège de Mortagne au XIVe siècle.

 Ce côteau abritait plusieurs petites maisons habitées par de pauvres gens, des « muettes ».

La place forte elle-même, vers le sud, au delà du fossé recreusé pour aménager la Vieille Côte (la rue du Port), est fortifiée du seul côté Nord, renforcée au Sud Ouest du promontoire par un talus dont on peut voir des restes à droite de la Route Neuve.

L’espace de la forteresse elle même , en 1794, contient une grande maison semble-t’il en bon état pour abriter le fermier du domaine lorsqu’il vient «chambrestant basses que hautes, cuisines, cabinets, vestibule, cave au dessus, deux greniers » mais aussi les bâtiments d’une exploitation, tous en très mauvais état, «écuries, chais, trois toits à brebis, deux granges à boeuf et à fourrage et autres servitudes, maison pour le bordier », avec une chapelle en ruine dont le toit est partiellement écroulé, et attenant les locaux d’une prison également ruinée dont les portes et les ferrures sont inutilisables.

Dans l’enceinte de la forteresse «un ensemble de terres labourables contenant cinq journaux quatorze carreaux ( plus ou moins 1 ha 60) ». Le château était devenu un domaine agricole !

 Les cartographes du XVIIIe siècle, Claude MASSE en 1700, DESMARAIS en 1759, soixante ans plus tard , ont, tous les deux , signalé l’état de décrépitude de la forteresse. 

Dans son rapport DESMARAIS qui fait l’état des places fortes susceptibles d’être restaurées en cas d’attaque ennemie par la Gironde, mentionne qu’il est inutile de penser remettre en état la forteresse de Mortagne.

Depuis le XVe et le XVIe siècles, les guerres se déroulent ailleurs et autrement….

Dans son rapport DESMARAIS qui fait l’état des places fortes susceptibles d’être restaurées en cas d’attaque ennemie par la Gironde, mentionne qu’il est inutile de penser remettre en état la forteresse de Mortagne.

Depuis le XVe et le XVIe siècles, les guerres se déroulent ailleurs et autrement….